
Costume déviant
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Dans les années 80, une croissance économique inédite a porté le Japon, et a offert aux Japonais un énorme pouvoir d’achat et d’influence.
Et pourtant, leur position par rapport à l’Occident est un mélange entre admiration, imitation et parfois complexe d'infériorité.
Aujourd’hui, une nouvelle génération de créateurs revisite cette histoire à travers la mode. Entre références occidentales et artisanat japonais, ils proposent une esthétique hybride, à la fois familière et différente.
Un regard ironique et élégant sur l’héritage de Giorgio Armani et le style corporate des années 80. SOSHIOTSUKI introduit des éléments traditionnels japonais (kimono, ceintures de judo, poches classiques) qui transforment le costume en un objet hybride : ni purement occidental, ni purement japonais.
Ancien patronnier chez Sacai, Tatsuya Tamada a gardé de cette maison l’art d’hybrider des styles a priori incompatibles. Sa mode croise lignes formelles, détails militaires et influences streetwear ou grunge. Des silhouettes précises et urbaines, qui brouillent les frontières entre uniformité et liberté.
Installé entre Tokyo et New York, Kozaburo Akasaka revisite le tailoring occidental et le workwear américain avec une sensibilité japonaise. Il expérimente le sakiori, technique de tissage traditionnel à partir de textiles usagés. Il aborde la mode masculine avec une précision technique qui fusionne le style des rues de Tokyo avec des coupes sophistiquées.